There will be blood

Il y aura du sang... et bien des baîllements aussi. Je vous avertis d'emblée: n'allez pas voir ce film, c'est en-nu-yant! En effet, cette histoire de Paul Thomas Anderson est tout sauf captivante et pertinente par le fait même. Loin d'une chronique intelligente sur les débuts de l'exploitation de l'or noir aux États-Unis, ce film est plutôt un ramassis d'anecdotes dont on saisit rarement le lien et l'utilité.

L'histoire en elle-même, c'est celle de Daniel Plainview, un homme qui exploite d'abord de petits gisements de pétrole et réussit à agrandir son territoire en achetant à des fermiers des terrains riches en pétrole à des sommes dérisoires. Il est toujours secondé de son film, H.W., un petit garçon dont il est le vrai père ou le tuteur, on ne le comprendra jamais vraiment bien. Au départ, Daniel prospère, puis surviennent quelques incidents, dont la perte de l'audition d'H.W., qui fera en sorte que cet homme abandonne son fils. Se mêle à la vie de Daniel un prêtre visiblement trop exalté et fanatique de Dieu, pour qui le but est d'amasser de l'argent par le pétrole pour son église. Plusieurs événements plus tard, nous retrouvons Daniel vieilli de quelques années, rendu absolument fou et haineux envers son fils, transformation dont on s'explique mal l'arrivée. La finale, pratiquement burlesque et ridicule en soit, permet au moins de saisir le titre du métrage, à défaut d'être compréhensible.

En bref, si ce n'est du jeu parfait de Daniel Day-Lewis, toujours excellent dans ses rôles marginaux, cette réalisation ne vaut pas la chandelle. Les deux heures et demi passées à visionner une intrigue, si on peut la qualifier ainsi tellement elle est statique, aussi peu intéressante et incohérente, c'est tout un sport. De surcroix, la musique ne s'apprête pas du tout au contexte du film et énerve beaucoup. Dommage, car ce film aurait pu être quelque chose de grand. En attendant, nul doute qu'il ne remportera pas l'Oscar pour Best Picture...